Jeu du mois : la galette des rois

La souris verte

Jeu du mois : la galette des rois

Alors que l’on digère encore la traditionnelle bûche de noël, il est déjà temps de préparer son estomac à la suite (la détox de début d’année devra attendre) puisque l’Epiphanie approche à grands pas…L’occasion jouer à un  jeu de hasard classique où le gagnant a le droit de porter une couronne en carton.

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Toute mon enfance, je suis passé sous la table, tentant vainement de deviner avec force concentration dans quelle part se trouvait la fève pour être certain que la bonne personne coiffe la couronne – moi, bien entendu – et j’ai appris, bien plus tard,  qu’on ne tenait ABSOLUMENT pas compte de mes décisions…un scandale…

Chaque année à la même époque, nous célébrons la fameuse galette des rois. Il s’agit de la fête de l’épiphanie. Elle a lieu le 6 janvier mais peut s’étendre sur plusieurs jours. Comme bien des traditions populaires européennes, la galette a des origines païennes. Les Saturnales, qui honoraient le dieu Saturne à la fin du mois de décembre et au début du mois de janvier dans tout l’Empire romain, étaient l’occasion de ripailles mémorables et, pour les esclaves, celle de critiquer exceptionnellement leurs maîtres. On dit qu’il était de coutume de glisser une fève (un haricot) dans l’un des mets afin de désigner le roi du festin.

Voici donc un mini rappel mythologique pour les moins assidus du fond de la classe :

Saturne, Dieu du temps, avait pour habitude de manger ses enfants mâles (on n’entre pas dans les détails, cherchez si vous voulez savoir pourquoi). Cybèle, son épouse, usa de malice pour sauver sa progéniture et remplaça son dernier né par des pierres. Saturne, en gros morfal, n’y vit de du feu et c’est ainsi que Jupiter fut sauvé.

Jupiter, devenu grand, beau et fort, entra en guerre contre son père, le détrôna et l’envoya en simple mortel sur Terre. Saturne choisit l’Italie pour poser ses guêtres et créa l’Âge d’Or avec Janus (Dieu du commencement) ,une période où tous les hommes étaient égaux, libres, sans possession et sans hiérarchie. La classe, hein ?

C’est pour commémorer ce règne que les Romains célébraient ce qu’on appelait les Saturnales. Les rôles étaient inversés : les esclaves s’attablaient avec leur maître et pouvaient même donner des ordres.

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L’institution de la fête de l’Epiphanie

Pour mettre fin à ces agapes, qui étaient aussi synonymes d’incroyables débauches, l’Eglise a choisi d’instituer à cette même période de l’année la fête de l’Epiphanie. Celle-ci commémore l’arrivée des Rois mages auprès du berceau de Jésus. Les trois rois mages symbolisent les trois continents connus à l’époque du Christ : l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Bien qu’assagi, ce moment devait rester l’occasion de joyeuses retrouvailles, d’où la persistance de traditions festives.

A cette occasion, la galette etait partagée en autant de portions que d’invités, plus une part. Cette portion supplémentaire, appelée « part du Bon Dieu » ou « part de la Vierge » était donnée au premier pauvre qui passait.

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Qui saura citer les noms des 3 mages ?

 

Durant la Révolution, la galette lutte pour sa survie

Certains écrits attestent que cette tradition était très prisée à la cour de Louis XIV, qui lui-même ne dédaignait pas de se prêter au jeu. Moins d’un siècle plus tard, la survie de la pâtisserie fut gravement menacée par les plus extrémistes des conventionnels, qui avec leur sens éprouvé de la mesure, décrétèrent l’abolition de la galette des rois et l’édiction du «jour des sans-culottes»… Mais ses résolutions  révolutionnaires restèrent cependant sans lendemain.

galette

 

Galette ou gâteau ? 

Si l’usage commun parle surtout de « galette » des rois, une autre tradition vivace existe aussi, principalement dans le sud de la France : le jour de l’Epiphanie, c’est un « gâteau » des rois qui est dégusté. Proche de la brioche, ce gâteau généreux fait souvent la part belle aux fruits confits et aux petits éclats de sucre croquant. Bien entendu, une fève s’y dissimule aussi. Une coutume similaire se retrouve dans plusieurs pays latins, en Grèce, ainsi qu’aux Etats-Unis, où elle a été importée par les Français et entretenue par la communauté francophone. Le gâteau y est nommé « King’s Cake ».

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Et les regles du jeu alors ? 

Alors oui, à la ludothèque de Palaiseau nous ne sommes pas que des esthètes qui aimons le bien vivre et le bien mangé,nous avons TOUJOURS  une excuse ludique…

La coutume veut que le plus jeune de l’assemblée, situé sous la table ou les yeux cachés, appelle les invités au fur et à mesure que l’on désigne les parts. On s’arrange pour que ce soit un enfant qui obtienne la fève. On pose une couronne sur la tête du gagnant qui choisit alors sa reine (ou le contraire) et lui donne une couronne. On boit à la santé du couple royal. Celui qui trouve la fève devient le roi ou la reine de la journée (ou tout du moins jusqu’a la fin du repas…)

Soyons honnete le jeu malgré son succès connait quand même quelques aléas…

Le principal étant entrainé par un découpage malheureux juste pile poil ou ce gentil pâtissier à choisi de mettre la fève…

Viennent ensuites les blagues un peu lourdes et pourtant inévitables lors d’une partie, quelque soit l’âge, le sexe et la maturité intellectuelle de vos compagnons de tablée (bin oui, c’est plus fort que nous): « je l’ai, je l’ai!! Hihihi, c’est pour du faux ».

Sans compter le risque non négligeable d’y laisser une dent, un plombage ou même d’avaler l’objet tant convoité…