Ludessonnes 2008

La souris verte

Ludessonnes 2008

Hagard, exténué par l’errance, je cherche un abri, un endroit où tout serait plus simple, où les hommes ne seraient pas hostiles, autant dire où la crise n’aurait pas de prise…

Nous sommes le 25 Octobre de notre bonne vieille année 2008, et j’avise un lieu qui semble être la destination de nombreuses personnes, aussi variées que motivées. Ne sachant ce qui se passe dans ce grand bâtiment de brique et de métal, je tente une approche. Sur les fenêtres, des affiches annoncent une convention multi-jeux nommée “Ludessonnes” et, accrochez vous, il y a un confrère représenté sur l’affiche : un pirate et non des moindres… Je décide d’entrer pour voir si je ne trouverais pas asile pour deux jours.

Article original par Sébastien M sur le site de l’association ludessonnes.

Dès l’accueil je sais que je vais passer un bon moment : en effet, deux accortes matelotes sont là pour aiguiller les joueurs venus nombreux, semblent-il. Je m’acquitte de mon modique droit de participation, et réfléchis à quel jeu de rôle je pourrais bien m’inscrire, mes charmantes hôtesses en ayant proposé pas loin de dix répartis sur le weekend. Comme il n’y a plus de place à la murder Western (pré inscriptions obligent), je me porte volontaire pour essayer un jeu de rôle étonnant en double table à presque 20 joueurs qui aura lieu le soir vers 21heures (j’y reviendrai plus tard).

Dans le hall où je me trouve, il y a des ordinateurs en réseau qui permettront à de nombreux joueurs de se relayer tout le weekend devant Counter Strike et Age of Mythology. Je laisse là les boxs informatiques pour me diriger vers la grande salle qui semble dédiée le samedi à une free zone gratuite pour des joueurs qui ne font que passer. Mais avant de l’atteindre je suis attiré par des gens qui semblent se faire expliquer un étrange jeux de pions : on y place, semble-t-il, des pastilles noires et blanches sur un quadrillage. On m’apprend qu’il s’agit du jeu de go et les animateurs viennent d’un club à Orsay. J’essaye sceptique et m’aperçois que c’est plutôt simple et particulièrement intéressant. Une ou deux parties plus tard, je me rends enfin dans la grande salle. Au dessus de ma tête un ciel de filets de pêche qui mènent à un comptoir derrière lequel j’avise le modèle de l’affiche, un fier pirate barbu. Je me dirige vers le bar pirate où tout est prévu pour qu’on se sente bien. Je devise donc un moment avec mon frère de la côte quand je m’aperçois que nous ne sommes pas que deux pirates… il y en a en cuisine et des plus barbus, en salle, partout ! La salle, tiens, parlons-en ! Voila qu’en plus du bar pirate, il y a tout un espace de tables et des étagères qui invitent les joueurs à venir s’emparer de leurs contenus. Des jeux comme si il en pleuvait ! Cette grande salle semble divisée en deux par un rideau de fil de tissus orange, du plus bel effet grâce aux éclairages. Outre cette barrière de fil, se trouvent deux autres espaces : l’un d’entre eux, sous une tente, déborde de coussins et de tapis et semble sorti tout droit d’un conte des mille et une nuits. L’autre, plus spartiate, regroupe près de 16 joueurs, sur trois tables, sous l’œil attentif de trois arbitres. C’est un tournoi de cartes à n’en pas douter mais… on m’apprend que se sont des magiciens et qu’ils vont s’affronter grâce à des jeux de cartes qu’ils constituent devant mes yeux en subtilisant des cartes dans de petits paquets appelés boosters. Je viendrais voir plus tard lequel l’emportera ; j’aime bien ce genre de compétition.

Je décide de faire le tour des lieux. Dans de nombreuses salles à l’étage, réservées aux joueurs du weekend, se déroulent des parties de jeux de rôles, où les joueurs incarnent des rôles aussi variés que samouraï, cowboy, ou héros d’univers fantasy ou arabisant. Tous les joueurs ont l’air captivé et complètement immergé dans l’histoire que leur conte leur maître du jeu. Dans une grande salle, j’avise un petit groupe qui s’affronte autour de tables constellées de petites miniatures qu’ils nomment des figurines, ils ont l’air très concentrés sur leurs jeux qui se nomment Star-wars miniature et Warhammer 40000. Je les abandonne donc pour poursuivre ma visite. Au sous-sol se trame la préparation de la soirée western et les organisateurs sont très actifs. Je ne désire pas les déranger, alors je remets ma visite à plus tard. D’ailleurs il est presque la fin d’après midi et le tournoi de Magic l’assemblée doit toucher à sa fin. En effet la troisième ronde est sur le point de se finir et il se dégage trois joueurs du lot. Celui qui remporte la compétition et les boosters de dotation semble ravi, d’autant que c’est son premier tournoi, semble-t-il. Bravo à Joël !

Vers 19 heures, tous les joueurs de passage quittent le pont, laissant un équipage plus restreint mais avoisinant tout de même les 110 personnes aux commandes pour le reste de la convention. Et on annonce le début du service du repas. Tudieu ! Voila qui va faire bougrement du bien tant j’ai l’estomac qui tiraille, et un bon plat de légumes sauce coco avec du riz, le tout relevé à la pâte de curry, m’est servi avec un grand verre de vin et du pain à discrétion. Je me régale et envisage plus sereinement ma partie de jeu de rôle du soir. D’ailleurs il est déjà 21 heures, le temps passe à toute vitesse quand on est entouré de sympathiques gaillards et de séduisantes joueuses.

J’entends qu’on bat le rappel pour les joueurs du jeu de rôle en double table ; direction la grande salle précédemment occupée par les figurinistes. La partie se déroulera formidablement, j’ai déjà fais toutes sortes de jeux de rôle dans ma longue vie de rôliste, mais là c’était différent : on avait un jeu sans règles, sans fiche ni dés. Il était mené par trois charmants garçons, malmenés par certains de leurs joueurs par trop entreprenants. Mais de toute évidence leur affaire était bien ficelée, à tel point qu’en jouant on ne voyait encore pas le temps passer. Vers 3 heures, dé-briefing, congratulations, félicitations, bref, que du bonheur pour tous. Je vous épargnerais le descriptif de mes actes héroïques lors de cette prise d’otage, il serait par trop partial.

En redescendant, je rencontre des joueurs de la murder Western. Ils ont l’air emballé et ne tarissent pas d’éloges sur la qualité des décors, costumes et jeux des organisateurs. Il semble qu’ils aient vécu un excellent moment. Merci à tous ceux qui ont su ainsi contribuer à offrir un moment de pur roleplay de qualité à ce groupe de joueurs (des pieds tendres au demeurant, me suis-je laissé dire).

Malgré l’heure avancée de la nuit, il semble que les tables de jeux ne désemplissent pas pour ainsi dire : un groupe semble lancé depuis un moment dans un grand jeu de plateau Star craft, d’autres se répartissent sur les autres tables de manière calme, où en criant lors de jeux d’ambiance à la Pit qui ont fait rire aux larmes de nombreux joueurs sur le weekend, c’est le moment que choisit un groupe de joueurs, rescapés de la partie de jeu de rôle sur laquelle j’ai joué, pour se lancer dans un civilisation qui les emmènera jusqu’au matin… Je choisis alors ce moment pour proposer à tout un groupe de douze joueurs de partager dans le coin tapis une partie de time’s up qui s’avèrera une excellente poilade de première. Décidément cette escale fut des meilleures…

Bien que nous profitions d’un changement d’heure pour jouer plus longtemps, je décidais sur le matin d’aller m’étendre quelques heures, pour apprécier également ma journée du lendemain.

La douce odeur de l’omelette qui cuit tranquillement me tira quelques heures plus tard de mon sommeil, et je fus agréablement surpris de voir qu’un copieux déjeuner comptait également dans ma participation. Au menu : omelette maison, salade de carottes, charcuterie, jus de fruits, pain frais, quatre-quart, thé, café… Un menu de roi pour repartir sur de bonnes bases pour une journée supplémentaire de jeux.

J’ai eu l’occasion de tester des prototypes de jeux de plateau avec l’auteur de l’un d’entre eux.

Pendant ce temps, le deuxième tournoi de ces Ludessonnes se déroule, au coin souk : les joueurs, 16 au départ, s’affrontent autour d’un jeu, Marrakech, où un marchand de tapis en dispose partout autour de lui de la manière que lui soufflent les joueurs qui ont à cœur de faire payer leurs adversaires. Les hôtesses de ce tournoi sont magnifiquement costumées et la finale a lieu sur un jeu géant de fabrication maison, absolument époustouflant. Bravo à tous ceux qui se sont qualifiés pour cette finale, à Jean-Yves pour sa victoire, et mention spécial pour Ambre qui était la plus jeune participante des Ludessonnes du haut de ses 8 ans.

Après quelques parties, la journée touche à sa fin. Il est temps de ranger, de se féliciter et de se donner rendez-vous pour les prochaines Ludessonnes dans un an. Ceci dit, les organisateurs parlaient d’un autre rendez-vous ludique : le WEJ (ou plus simplement weekend jeu) au mois d’avril. Votre éminent globe trotter vous en dira plus dès qu’il aura mené son enquête. Si vous aussi cette manifestation vous a plu, alors faites le savoir aux organisateurs à cette adresse : contact@ludessonnes.org. Ils seront contents d’avoir des retours sur ce qui peut être encore amélioré pour les années à venir. D’ailleurs, si vous avez une association ludique en Essonne ou plus loin, et que vous vouliez rejoindre le Collectif pour Jouer en Essonne afin de participer à cette belle aventure d’organisation, contactez les…

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